Mika, local shoes ?

 

Hello hello long time no see but I’m back.

Début février j’étais dans un concert (au top !) où j’ai entendu chanté « mika la sé tan nou mika la sé pa ta yo » (la mika c’est la nôtre pas la leur) et là je me suis dit hmmm techniquement usine de shoes plastique en Guadeloupe, ça se saurait !

Mais alors d’où sort cette chaussure tant appréciée sous nos latitudes ? C’est à ce moment que la chanson d’Imagination Flashback raisonnât dans ma petite caboche (et là je sais vous dansez, je vous ai vu !).

Eh bien elle est auvergnate la petite ! Née sous le nom de « Sarraizienne », la méduse, squelette ou mika (selon votre géolocalisation), fût créée en 1946 par Jean DAUPHANT coutelier de métier, qui a eu l’idée de remplacer les manches de ses couteaux en corne par du plastique (système D d’après-guerre). Une chose en amenant une autre il décide avec ses fils de remplacer d’abord la semelle des chaussures par du plastique pour finalement imaginer une chaussure entièrement faite de plastique transparent. La chaussure sort alors de l’usine Plastic Auvergne et connaît un grand succès en Afrique occidentale française et chez nous ! C’est sûr qu’avoir des orteils congelés dans du plastique, ce n’est pas très glamour ! Elle est reconnue comme assez pratique pour profiter de l’eau en évitant les désagréments et aspérités trop gênants pour nos pieds civilisés.

Depuis même si la société a su diversifier son activité en proposant des bottes, des sabots et autres, elle a du fermer en 2002. Passée dans le domaine public depuis les années 70 la mika est reprise par d’autres et surtout en 1979 par une société brésilienne de bouchons de bouteilles en plastique qui devient la marque Melissa (Melissa métisse d’ Ibiza de Copacabana). Elle sort sa première chaussure sous l’appellation Aranha(qui signifie Araignée en português). Depuis Melissa ne produit que des chaussures en plastique recyclé, hypoallergénique et sans odeur (sauf celles qui sont parfumées, ça sent trooop bon). Melissa j’adore ! C’est tellement fun !Je me rappelle être partie en vacances aux Etats-Unis et allant à la fac de ma copine je voyais toutes les filles avec des baskets en plastique avec des couleurs flash, trop jolies !Je mourrais ! Je lui ai dit « mais c’est quoi ces chaussures ? » «des Melissa ! » than I fell so in love ! Les Melissa, je vous aime !!!  J’ai finalement acheté les Campana zig zag dorées quelques temps plus tard et elles sont aussi belles qu’au premier jour.  Melissa s’offre le luxe depuis quelques années de travailler avec des créateurs tels que Jean-Paul Gaultier (chaussure violette sur la photo), Vivian Westwood à qui la marque fait très souvent appel (le modèle avec le cœur notamment) et dernièrement Karl Lagerfeld qui seront bientôt disponible ici en Guadeloupe.

Pour revenir à notre mika, appellation locale de la chaussure plastique elle a su s’intégrer dans notre paysage dans les années 50, j’ai même trouvé une photo de classe de ma maman en mika (elle m’a avoué qu’en CM2 sa dernière paire de mika couleur « kako dou » lui a servi à donner une raclée dans son dernier « goumé èvè on fanm » (combat contre une fille)) et est jusqu’à présent très présente dans le domaine de la pêche et dans le milieu aquatique de façon générale, très pratique pour les petits pieds sensibles en milieu marin. Elle a connu une seconde jeunesse dans les années 90 où elle a été rehaussée de semelles compensées, de paillettes et autres (j’adorais ma paire marron fumé avec la semelle compensée tressée) et est très largement défendue par Riddla qui en a fait « an everyday life style ». La marque Jénès an mouvman nous propose également des t-shirts « local shoes » que j’adore ! La mika  a su ainsi intégrer notre patrimoine et reste assez populaire sur notre île.  Même si elle connaît des pics de popularité selon les tendnces, elle reste notre mika même si nous n’en fabriquons pas.

On la trouve aujourd’hui sous toutes les couleurs mais surtout à tous les prix . De la mika à 5 euros au premier modèle de Melissa la Aranha  version upgraded ( la Aranha quadrada) à 390 euros sans oublier celles de Chanel ou Marc Jacobs. Faîtes votre choix !

Enfin il est prôné  « mika anti-shoubishou, ne garde pas les odeurs » qu’en est-il vraiment ?

L’avis du podologue : Qui dit plastique (donc matière synthétique) dit hypersudation  c’est-à-dire transpiration accentuée, macération et frottement. Il y a donc une probabilité d’irritation plus prononcée qu’avec certaines chaussures mais cela reste de la probabilité. En revanche étant une chaussure assez souple, elle n’assiste pas beaucoup le pied donc rend nos pieds et nos muscles moins fainéants.

Donc la mika oui mais avec modération !

Remerciements à Valérie de la boutique Collection Privée (Galeries de Houelbourg – Jarry) et au podologue Teddy CHATENAY-RIVAUDAY.

Annojah pour Kreyol Fashion Addict 

Crédit Photos Phillipe Tirolien for IDLine Studio

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12 commentaires pour Mika, local shoes ?

  1. Nao dit :

    Waouh! Très édifiant.
    Je ne pensais pas que l’histoire autour de notre « mika » régionale était aussi riche.
    Merci Annojah ;))

  2. Amie des Mots dit :

    Merci pour ce petit voyage au pays des Mikas ! J’imaginais bien que ces chaussures ne venaient pas de nos îles mais j’étais bien loin d’imaginer qu’il se cachait autant d’anecdotes. Now… I know 🙂

  3. YOUKAN dit :

    Pooooooo, un monde qui s’écroule.
    Ne me dis pas que les débardeurs « fillet pêcheur » (très aprécié par les rastas) sont aussi d’origine étrangère !

  4. timafy dit :

    Ben moi je me dis pourquoi pas de cheznous-cheznous? On fabrique du plastique à partir de canne-à-sucre maintenant… A bon ingénieur…!
    Bon par contre faut que je trouve cette boutique maintenant.

  5. Méla dit :

    Moi je trouve que c’est son RAL qui lui va super bien 🙂

  6. Lulu dit :

    Un article, des photos et une chroniqueuse frais bonboooon. J’aimeeeeee!! Et j’en ai appris des choses.

  7. exxòs dit :

    A reblogué ceci sur exXÒs and commented:
    Mika, Lokal Shoes ?

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